Nos sommes plutôt conservateurs
Le domaine funéraire est traditionnellement très conservateur, je ne vous apprendrai rien. Le protocole est rigoureux et imposant, tant pour les morts que pour les vivants. Certaines entreprises, qui œuvrent principalement dans le domaine de l’événementiel, se modernisent et tentent de nouvelles façons de faire. Elles offrent des funérailles ultra personnalisées pendant que notre culture judéo-chrétienne, héritée de nos ancêtres, nous commande la sobriété, la rectitude. Bref, nos funérailles sont plus souvent qu’autrement plutôt uniformes et monotones. Et s’il y avait moyen de rendre hommage aux disparus (es), en respectant leur personnalité et la vôtre?
Voici quelques perles de traditions funéraires que j’ai dénichées en parcourant le web, qui vous convaincront que l’idée que vous croyez originale et un peu farfelue pourrait se réaliser facilement si on la compare à ces rituels parfois extrêmes. Vous comprendrez que ce n’est qu’un très petit échantillon de ce qui se fait ailleurs dans le monde.
Attention cœurs sensibles
Le rituel le plus étrange à mon sens heurte complètement notre façon de traiter nos défunts et se déroule dans l’Himalaya, plus précisément au Tibet. La croyance veut que les vautours de montagne, qui sont d’immenses charognards, soient en quelque sorte des anges qui permettent aux corps de faire le voyage entre ciel et terre. Attention cœurs sensibles, on offre donc les dépouilles aux vautours, en prenant bien soin de les préparer en morceaux pour leur faciliter la tâche à l’heure du repas. Choc des cultures vous dites?
Moins intense, mais tout de même extrême, on retrouve une coutume pas banale sur l’île de Sulawesi en Indonésie. Lors de la fête annuelle des morts en août, les défunts sont déterrés afin que l’on puisse leur faire une beauté et les balader tout naturellement à travers le village. C’est une façon peu banale de démontrer à nos ancêtres qu’ils sont toujours présents en agissant comme s’ils étaient toujours parmi nous. À la fin de la journée, ils sont remomifiés et conduits à leur tombe jusqu’à leur prochaine sortie. Sans entrer dans les détails de conservation et de préparation, nous pouvons être certains que l’utilisation de parfums et peut-être de l’embaumement prend toute son importance!
Un autre rituel nous parle plutôt de crémation. Ça se passe en Indes, plus précisément à Vârânasî, où l’on y vient pour terminer sa vie, mettre fin au cycle de réincarnation, atteindre enfin le paradis et y demeurer. Les crémations se déroulent sur le bord du Gange, fleuve sacré. En résumé, le défunt est enroulé d’un linge, puis trempé dans le fleuve. Une fois sec, il est déposé sur le bûcher par un membre masculin de la famille qui se met à tourner autour, tout en récitant des mantras. Juste avant d’y mettre le feu, on brise le crâne du défunt à l’aide d’une hachette afin de libérer son âme du corps physique.
À chacun son rituel
Vous avez une idée en tête de rituel funéraire non traditionnel pour vous-même ou vos proches? Je suis convaincue qu’elle est soudainement plus acceptable et respectueuse de notre culture. Perdre un proche demeure une épreuve, peu importe le choix du rituel choisi pour souligner son départ. Sachez qu’il est possible à notre époque, d’être créatif, de sortir du cadre en organisant des rituels différents, en collaboration avec votre maison funéraire ou par l’entremise de partenaires spécialistes en événementiel. Vous pouvez choisir d’exposer à la maison, ou dans un lieu significatif pour vous et vos proches, dans le respect de vos volontés.
Que vous souhaitiez demeurer dans les traditions ou sortir du cadre, le meilleur rituel restera toujours celui qui pour vous et vos proches donne un sens à ce bouleversement. Nous serons là pour vous accompagner quel qu’il soit… ou presque!